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eues dans ces derniers temps avec l’Italie à Tunis, et sur le prix considérable que nous attachons à pouvoir compter pour l’avenir, comme nous avons été en droit de le faire jusqu’à ce jour, sur l’appui sympathique de l’Angleterre dans toutes les questions relatives à notre position dans la Régence.


151.

M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères, à M. de Saint-Vallier, Ambassadeur de France à Berlin.

T.
Paris, 5 juin 1880, 11 h. m.

D’après les renseignements de M. Léon Say, l’Angleterre aurait négocié secrètement avec l’Autriche pour obtenir en faveur du Monténégro un dédommagement en échange des districts albanais ; l’Autriche s’étant montrée peu disposée à céder une partie de l’Herzégovine, on se serait mis d’accord pour chercher le dédommagement entre le lac de Scutari et la mer[1]. Ces informations ne nous étant données qu’à titre confidentiel, il convient que vous n’en fassiez pas usage jusqu’à nouvel ordre. Mais vous pouvez dire au prince de Hohenlohe que nous sommes favorables à toute combinaison agréée par l’Autriche qui aurait pour objet de séparer du Monténégro les éléments albanais évidemment réfractaires à sa loi, en assurant à la Principauté une compensation équitable. dans toutes les questions relatives à notre position dans la Régence.


152.

M. Roustan, Chargé d’affaires de France à Tunis, À M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères.

T.
Tunis, le 5 juin 1880, 7 h. 40 matin.
(Reçu : 12 h 45, soir.)

L’aviso italien qui avait quitté Tunis depuis quatre mois est revenu avant-hier et la station est rétablie. Je n’ai pas attaché tout d’abord d’importance à ce fait, mais les commentaires des Italiens et l’inquiétude du Gouvernement tunisien qui y voit un appui et une approbation pour M. Maccio me fait

  1. Voir ci-dessus n° 145.