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24 AVRIL 1880.

Solms, Ministre impérial à Madrid, délégué à la Commission, d’instructions l’invitant à conformer son attitude, son langage et ses votes à ceux de son collègue de France en se concertant au besoin avec lui pour régler sa conduite[1].

Après m’avoir fait cette importante communication de la part du Chancelier, le prince de Hohenlohe m’a répété qu’il tiendrait beaucoup à recevoir de nous quelques indications confidentielles qui lui feraient connaître le point de vue auquel nous nous plaçons pour envisager l’affaire, et lui permettraient de donner au comte de Solms des instructions précises dans le sens de nos vues.

96.

M. de Montholon, Chargé d’affaires de France à Constantinople, à M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères.

T.
Péra, 24 avril 1880, 10 h. 50 soir.
(Reçu : 25 avril ; 1 h., matin.)

Les signataires du protocole du 18 avril se sont réunis aujourd’hui à 3 heures chez l’Ambassadeur d’Angleterre pour s’entendre sur la forme à donner aux représentations à faire à la Porte relativement à la violation de l’article du mémorandum relatif à l’évacuation[2].

Une protestation a été rédigée, signée sur l’heure et envoyée à Savas Pacha.

En voici les conclusions :

Pour ces motifs et en attendant les instructions de leurs Gouvernements respectifs auxquels ils en ont référé, les signataires du protocole croient de leur devoir d’attirer la plus sérieuse attention de la Porte sur la grave responsabilité qu’elle encourrait si elle ne remédiait pas immédiatement à cet état de choses. Le moyen le plus efficace est que les troupes ottomanes réoccupent sans retard les positions pour rétablir les choses dans l’état où elles étaient avant l’évacuation et être ainsi à même de procéder dans le plus bref délai sur les bases du mémorandum à la remise régulière des territoires cédés au Monténégro. »

Votre Excellence voudra bien me fixer sur l’attitude que je devrai observer ultérieurement[3].

  1. C’est ce qu’indiquait très nettement M. de Saint-Vallier dans son télégramme du 23 avril, 11 h. 56 m.
  2. « Les autorités ottomanes, télégraphiait de Péra M. de Montholon le 23 avril à 6 h. 16 s., n’ont pas fait la remise des positions dans le délai prescrit ; elles n’ont donné que sept heures aux troupes monténégrines pour avancer, et, lorsque celles-ci sont arrivées en face des positions, elles les ont trouvées occupées par les montagnards. La responsabilité de la Porte est écrasante. »
  3. M. de Freycinet donne son approbation complète à M. de Montholon par un télégramme du 25 avril, 3 h. 40 s.