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LE POÈME SANS NOM.
CXCVII
Combien avidement tu suivis le procès,
Tout scandaleux, de ce grand homme politique
Dont la correspondance aigûment érotique
Fut livrée en pâture au grand public français !
Des termes spéciaux tu le réjouissais :
Tu leur trouvais une saveur aromatique ;
Car, le Satirycon t’étant fort sympathique,
Dans le langage écrit tu ne crains pas l’excès.
J’ai ma pudeur à moi que rarement j’abdique :
Et, comme mon plaisir t’apparaissait modique
À la lecture de ces pages de goujat,
Tu me dis, déposant le journal sur la table :
« Oh ! toi, j’ai remarqué, souventes fois déjà,
Que tu n’as nul soupçon d’un amant véritable ! »