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LE POÈME SANS NOM.


IX


 
Ce jour, précisément, ce jour, te souviens-tu
Comme je rayonnais, quand tu m’ouvris ta porte !
Ma tendresse jamais n’avait été plus forte :
Tu vis en mon regard sa brûlante vertu.

Mais notre esprit dans l’air vire tel un fétu.
Hélas ! Et, comme si ma tendresse était morte
Subitement, je pris (que le diable m’emporte !)
Ce parti furieux, sans l’avoir débattu.

Oui, dans le temps de notre plus belle minute,
Je le pris, ce parti, sans examen, sans lutte,
Et te dis, froidement : « C’est la dernière fois. »

Et je m’en fus, crucifié… Mais que je meure,
Si, pendant ces récents éternels quatre mois,
Quelqu’un m’a vu rôder autour de ta demeure !