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LE POÈME SANS NOM.


CIII


Ces quatre simples mots d’un accent si sincère,
Je voudrais te revoir, auraient-ils pas suffi ?
Mais, quoi donc ! s’exprimer sans aucun détour ? Fi !
Quoi ! se livrer ainsi, sans fard, à l’adversaire !

Quoi donc ! lorsque l’orgueil vous tient, là, dans sa serre
Et vous commande un ton menteur, un air bouffi,
Lui faire ce grand tort, lui porter ce défi
De dire, au lieu du superflu, le nécessaire !

« Mon cher ami, j’ai, ces temps-ci, bien des moments
À perdre. Je voudrais acheter des romans.
Mais lesquels ? Votre avis me serait bien utile !…

« Samedi, venez donc au jardin des Orbots… »
Je voudrais vous revoir eût été meilleur style,
Que ne m’écrivis-tu ces quatre simples mot !