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unes ne sont pas fondement. À la classe aisée, de donner l’exemple d’une vie normale et d’un retour à la simplicité.

Le végétarisme veut en outre une meilleure organisation du capital et du travail, la délimitation de certaines branches d’industrie, la transformation du labourage, l’amélioration du jardinage et de la culture des arbres fruitiers; au lieu de l’énorme production de fourrage pour la nourriture de nos bestiaux, au lieu de l’immense quantité de terrains consacrés à la production des alcooliques, des excitants, du tabac, des narcotiques, il y aurait une production plus normale, plus utile de céréales, de fruits, de légumes, c’est-à-dire d’aliments tirés du règne végétal. Il se perdrait moins de terrain, d’argent, de forces et de temps.

De nos jours tout le monde méprise l’alimentation végétale si simple, si saine et si peu coûteuse, pour lui préférer celle si chère et si nuisible des soit-disant fortifiants ; aussi le médecin-hygiéniste Sonderegger a raison de dire : „le peuple demande de plus en plus ce qui l’excite pour le moment : du vin, du café, de l’eau-de-vie, et il connait plus la vraie valeur des aliments nourrissants et calmants à la fois, comme le froment et le maïs, l’avoine et les légumes secs, et surtout le lait.” Les conséquences du mépris d’une des lois les plus importantes de l’économie sociale : celle de prendre une nourriture qui soit en rapport avec notre organisme et notre travail, sont fatales:

misère physique et morale de plus en plus grande

et Dieu sait, comment cet état de choses finira!

La question d’alimentation est une question sociale des plus importantes, malheureusement on la néglige beaucoup trop.

Le végétarisme ne mérite pas ce reproche, car il s’occupe activement du bonheur de l’individu comme de celui de la famille ou de la société.

La famille est bien comprise de nos jours, mille obstacles s’opposent à sa fondation et à sa consolidation : manque de moyens pécuniaires, défaut de solide éducation de nos jeunes gens, manque de force morale pour établir son foyer, et puis le besoin de jouir, et enfin toutes ces distractions qui appellent le père (quand ce n’est pas la mère) hors de chez lui, pour mener une vie de café et de cabaret, jetant ainsi la femme et les enfants dans la chagrin et la misère.