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Puissent enfin ceux qui s’adonnent aux excitants nuisibles, renoncer à l’abus, s’ils ne peuvent renoncer à l’usage !

Ce serait le moment de parler des effets hygiéniques du végétarisme ; il en sera question plus tard.

§ V. De l’influence du Végétarisme sur le moral et sur les facultés intellectuelles.

Pour ce qui concerne la santé morale, notre „régime si doux et si calmant” nous donne plus d’empire sur nous-mêmes, il nous procure surtout un certain cachet de bonheur et de sérénité. Aussi Michelet a raison de dire que notre „régime ne contribue pas pour peu à la pureté de l’âme.” Nous ne prétendons pas que le végétarisme nous donne le bonheur absolu ici-bas, ou que nous n’ayons pas à soutenir de luttes avec nos passions, mais au moins, sachant nous contenter de peu, nous sommes moins tourmentés par le besoin de jouir, nous sommes moins exposés à cette agitation fiévreuse qui caractérise notre époque, en un mot, notre vie intérieure est mieux réglée, mieux équilibrée.


Quant aux facultés intellectuelles, on croit généralement qu’il nous faille la viande, et que les excitants nous soient nécessaires pour nous livrer aux travaux de l’esprit. C’est une erreur, car d’illustres exemples et l’expérience faite par les végétariens, prouvent qu’une vie simple et frugale facilite extrêmement le travail intellectuel.

Moins l’estomac est tourmenté, le cerveau et les nerfs excités, mieux l’esprit peut développer ses facultés et plus il pourra fournir de travail normal.

L’intelligence, comme le corps, veut l’ordre, la régularité, l’harmonie ; c’est pour cette raison aussi que le végétarisme, dans toute sa signification, est un excellent principe d’éducation, qui ne saurait être assez mis en pratique, tant sous le rapport du moral que du physique.