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Quelle honte pour l’homme ! Pourquoi toujours ainsi exciter et surexciter ses nerfs et son cerveau ? Pour les fatiguer et ruiner finalement !! Et, fatale malédiction : cette disposition à l’alcool et les maladies que ce poison engendre, se transmettent souvent, en s’aggravant, de génération en génération.

C’est un triste signe du temps que les auberges, brasseries, cafés deviennent toujours plus nombreux ; nous connaissons des villes où il y a une auberge sur 70 âmes. Quelle atteinte portée à la vie de famille, à la santé et à la loi du travail ! Que de bonheur n’ensevelit-on pas au fond d’une bouteille !

Le café, le thé, sans causer autant de ravages que l’alcool, n’en ruinent pas moins beaucoup d’organismes et surtout les nerfs des femmes, qui aujourd’hui plus que jamais s’adonnent à ces excitants, pour être, en revanche, affligées tôt ou tard de toutes sortes d’anomalies du sang et des nerfs.

Le tabac dont Balzac a dit „qu’il détruit le corps, attaque l’intelligence et hébète les nations”, doit également être mis sur le banc d’accusation. Par les violents poisons qu’il renferme (nicotine et même de l’acide cianhydrique, comme on vient de trouver), il engendre toutes sortes de maux : catarrhes, névralgies, inflammations, maladies des yeux (amblyopie), de la gorge et même des organes centraux : cerveau et moëlle épinière.

Malheureusement le jeune âge s’adonne de plus en plus à l’usage du tabac ; l’exemple est contagieux !

Nous flétrissons également la terrible habitude des calmants et des narcotiques si répandue de nos jours et dont l’abus est en proportion directe avec celui des excitants, un cercle vicieux fatal, dans lequel tournent les hommes passionnés ou imprudents, et dont on ne peut plus guère sortir que par des efforts inouïs !!

Fatale habitude d’exciter et de surexciter d’une part les nerfs et le cerveau pour être ensuite obligé de les calmer ! Qu’on ne l’oublie pas : la nature se venge de ceux qui enfreignent ses lois et ici la punition s’appelle : banqueroute au physique et au moral.

Le Végétarisme proscrit comme inutiles et malsains tous les excitants artificiels (quelques végétariens s’en permettent un usage très-modéré), se contentant des excitants naturels que la Providence nous donne, c’est-à-dire : l’air, l’eau, le soleil, une nourriture simple et naturelle, le repos, le sommeil etc.