l’éventre, qui recueille son sang etc. etc., quel spectacle hideux ! Ces chars chargés de chair pantelante qu’on traîne dans nos rues, n’offusquent-ils point nos regards !
Une cuisine et même une table richement garnies de viandes, n’ont plus rien de beau et d’appétissant pour nous autres végétariens ; une table au contraire garnie des dons de Cérès et de Pomone, plaît certainement à l’œil et au goût.
Vraiment il serait temps de renoncer „à cette grossière alimentation de viandes sanglantes,” comme l’appelle Michelet, incompatible avec notre nature, avec le sentiment du beau qui nous est inné. Il serait temps de rechercher au contraire la nourriture si simple, si appétissante du règne végétal, que mère Nature nous offre si généreusement.
Et pour parler aussi des alcooliques, à quelles scènes inesthétiques et immorales ne donnent-ils lieu, que le végétarisme ignore complètement ?!
§ IV. Des maladies engendrées par la nourriture animale et par l’usage des excitants.
Le végétarisme est en outre plus sain pour l’âme et pour le corps.
Pour ce qui concerne les maladies que peut engendrer la nourriture animale et l’usage des alcooliques et des excitants, rien de plus facile que de prouver le fait.
Personne ne pourra nier que le nombre des malades et des personnes faibles et délicates va en augmentant. „L’humanité dégénère,” dit Fonssagrives, „elle ne tient plus debout que par les calmants et les toniques.”
Les hommes vraiment bien portants sont assez rares de nos jours ; presque toutes les familles sont éprouvées par la maladie et ses tristes conséquences. La mortalité ne va-t-elle pas en croissant parmi les enfants ?
La jeunesse actuelle n’est-elle pas très-souvent débilitée, affaiblie par ses excès dans le boire et le manger etc. etc. ?
Le beau sexe ne devient-il pas de plus en plus le sexe faible, nerveux ? Le sexe fort ne s’abrutit-il pas par l’alcool et le tabac sans parler de certains autres excès.
