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ses chaires et rehaussé l’éclat de son renom scientifique. Les Français, de leur côté, revendiqueraient pour eux la gloire des rejetons de ces illustres familles qui, après l’édit de Nantes, émigrèrent dans toute l’Europe. Que si tous les Européens appartiennent à la même souche, on peut prétendre, à bon droit, que les Harraniens et les Syriens, qui sont sémites, appartiennent également à la grande famille arabe.

Toutefois, il est permis de se demander comment la civilisation arabe, après avoir jeté un si vif éclat sur le monde, s’est éteinte tout à coup ; comment ce flambeau ne s’est pas rallumé depuis, et pourquoi le monde arabe reste toujours enseveli dans de profondes ténèbres.

Ici la responsabilité de la religion musulmane apparaît tout entière. Il est clair que, partout où elle s’est établie, cette religion a cherché à étouffer les sciences et elle a été merveilleusement servie dans ses desseins par le despotisme. Al-Siouti raconte que le Calife Al-Hadi a fait périr