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Son fils est grand à cette heure ; il s’appelle Satyavân ; c’est un époux convenable pour moi ; je l’ai choisi dans mon cœur et je désire l’épouser. — Nârada regrette que Sâvitrî ait fait un tel choix, car il est bien vrai que Satyavân a toutes les qualités imaginables ; mais il a un défaut qui les détruit toutes : dans un an, à partir de ce jour, Satyavân mourra. Âçvapati engage en vain sa fille à laisser là Satyavân ; celle-ci ne peut s’y résoudre. Sa fermeté excite l’admiration de Nârada, qui approuve cette union et décide son ami à y consentir.

Les préparatifs du mariage terminés, Açvapati se rend dans la forêt où était l’ermitage du roi détrôné.

Arrivé en sa présence, il décline son nom et fait connaître le motif de sa visite. Qu’on juge de la surprise de Dyoumatséna ! Il trouve cette proposition étrange et presque incroyable. Mais bientôt convaincu, par l’insistance du roi de Madra, que rien n’est plus sérieux, il accorde son fils en mariage à Sâvitrî, et d’autant plus volontiers qu’il désirait depuis longtemps une alliance avec Açvapati.

L’année s’écoula paisible pour tous les habitants de l’ermitage, excepté pour la triste Sâvitrî. Le jour indiqué par Nârada comme devant être le dernier de Satyavân, celui-ci alla dans la forêt pour y couper du bois, et Sâvitrî voulut l’accompagner, contre son habitude. L’excellente jeune femme désirait être là quand s’accomplirait la prédiction du Rishi. Sa présence ne fut pas inutile. Satyavân