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« Les aulmoniers la font posément, et toute l’école répète après eux. »

Gouttebaron ne veut pas que la prière soit marmottée ou dite sur un ton indifférent. En cela, comme en toute autre chose, il tient à ce que les écoliers se rendent compte de ce qu’ils récitent. En conséquence, les aumôniers parleront sans se presser, posément, et comme le recommande Rabelais : « Haultement et clèrement avecque pronunciation compétente à la matière. » (Gargantua, chap. XXII.)

Quelques lecteurs s’étonneront peut-être de me voir, à diverses reprises, invoquer Rabelais. Je réponds qu’en fait d’éducation et d’instruction, l’on ne saurait citer trop souvent ce prodigieux savant. Otez à Rabelais ce masque de bouffon qu’il a pris pour se faire suivre jusqu’à la fin de son immense travail, et vous reconnaîtrez qu’il résume à lui seul toute la science de son temps. « Ce qui fait un des charmes de la lecture de Rabelais, c’est qu’elle présente un vaste champ aux spéculations de tout genre. L’observateur, l’érudit, l’historien, le philosophe y moissonnent à l’aise. » (Avant-propos de l’édition de Louis Janet ; Paris, 1823.)