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existait une cour carrée, autour de laquelle se distribuaient des galeries en bois sculpté dans le style du temps, ornées de cartouches avec des sentences bibliques inscrites. Cette maison n’avait qu’un étage. Aliénée, on ne sait à quelle époque, elle a été complètement détruite, il y a quelques années. Elle avait, jusqu’à la fin, conservé son aspect primitif. Les renseignements qui précèdent m’ont été fournis, comme beaucoup d’autres, par l’excellent ami dont j’ai déjà eu le plaisir de parler, le docteur Noëlas. Connaissant une foule de détails sur le passé de son pays natal, l’auteur des Légendes foréziennes a l’esprit encore mieux meublé que son musée ; c’est un intarissable et charmant conteur.

Si le lecteur veut bien se reporter à l’an de grâce seize cent quatre-vingt-douze, et pénétrer avec nous, vers sept heures moins un quart du matin, dans l’édifice dont nous venons de faire la description, il assistera aux exercices scolaires qui vont avoir lieu, comme d’ordinaire, dans une des salles du rez-de-chaussée. L’heure de la classe n’est pas encore sonnée ; cependant la plupart des écoliers sont réunis. Les officiers de l’école sont à leur poste. Le grand maître, le dominus, Gouttebaron enfin, pour l’appeler par son nom, n’est pas encore arrivé ; mais voici la chaire qui aura bientôt l’honneur de contenir ce grave et puissant personnage.