D’autres savans étudiaient, à la vérité, les débris fossiles des corps
organisés ; ils en recueillaient et en faisaient représenter par milliers ;
leurs ouvrages seront des collections précieuses de matériaux ; mais,
plus occupés des animaux ou des plantes, considérés comme tels,
que de la théorie de la terre, ou regardant ces pétrifications ou ces
fossiles comme des curiosités, plutôt que comme des documens historiques ;
ou bien enfin, se contentant d’explications partielles sur le
gisement de chaque morceau, ils ont presque toujours négligé de rechercher
les lois générales de position ou de rapport des fossiles avec
les couches.
Importances des fossiles en géologieCependant l’idée de cette recherche était bien naturelle. Comment ne voyait-on pas que c’est aux fossiles seuls qu’est due la naissance de la théorie de la terre ; que, sans eux, l'on n'aurait peut-être jamais
songé qu’il y ait eu dans la formation du globe des époques successives,
et une série d’opérations différentes ? Eux seuls, en effet,
donnent la certitude que le globe n’a pas toujours eu la même enveloppe,
par la certitude où l’on est qu’ils ont dû vivre à la surface
avant d’être ainsi ensevelis dans la profondeur. Ce n’est que par analogie
que l’on a étendu aux terrains primitifs la conclusion que les fossiles
fournissent directement pour les terrains secondaires ; et, s’il n’y
avait que des terrains sans fossiles, personne ne pourrait soutenir que
ces terrains n’ont pas été formés tous ensemble.
C’est encore par les fossiles, toute légère qu’est restée leur connaissance,
que nous avons reconnu le peu que nous savons sur la
nature des révolutions du globe. Ils nous ont appris que les couches
qui les recèlent ont été déposées paisiblement dans un liquide ; que
leurs variations ont correspondu à celles du liquide ; que leur mise
à nu a été occasionée par le transport de ce liquide ; que cette mise
à nu a eu lieu plus d’une fois : rien de tout cela ne serait certain
sans les fossiles.
L’étude de la partie minérale de la géologie, qui n’est pas moins nécessaire, qui même est pour les arts pratiques d’une utilité beau-