de la terre un soleil éteint[1], un globe vitrifié, sur lequel les vapeurs,
étant retombées lors de son refroidissement, formèrent des
mers qui déposèrent ensuite les terrains calcaires.
Demaillet couvrit le globe entier d’eau pendant des milliers
d’années ; il fit retirer les eaux graduellement ; tous les animaux terrestres
avaient d’abord été marins ; l’homme lui-même avait commencé
par être poisson ; et l’auteur assure qu’il n’est pas rare de
rencontrer dans l’Océan des poissons qui ne sont encore devenus
hommes qu’à moitié, mais dont la race le deviendra tout-à-fait
quelque jour[2].
Le système de Buffon n’est guère qu’un développement de celui
de Leibnitz, avec l’addition seulement d’une comète qui a fait sortir
du soleil, par un choc violent, la masse liquéfiée de la terre, en même
temps que celle de toutes les planètes ; d’où il résulte des dates positives :
car, par la température actuelle de la terre, on peut savoir
depuis combien de temps elle se refroidit ; et, puisque les autres planètes
sont sorties du soleil en même temps qu’elle, on peut calculer
combien les grandes ont encore de siècles à refroidir, et jusqu’à quel
point les petites sont déjà glacées[3].
Systèmes plus nouveaux.De nos jours, des esprits plus libres que jamais ont aussi voulu s’exercer sur ce grand sujet. Quelques écrivains ont reproduit et prodigieusement étendu les idées de Demaillet : ils disent que tout fut liquide dans l’origine ; que le liquide engendra des animaux d’abord très-simples, tels que les monades et autres espèces infusoires et microscopiques ; que, par suite des temps, et en prenant des habitudes diverses, les races animales se compliquèrent et se diversifièrent au point où nous les voyons aujourd’hui. Ce sont toutes ces races d’animaux qui ont converti par degrés l’eau de la mer en terre calcaire ; les végétaux, sur l’origine et les métamorphoses desquels on ne nous dit