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vous êtes dignes de les lui donner. Que ce Code que vous allez former soit le modèle de tous les autres, et qu’il n’y reste aucune tache. Mais si les exemples peuvent être cités, imitez, Messieurs, celui de ces généreux Américains, qui ont mis à la tête de leur code civil la maxime sacrée de la liberté universelle des Religions ; des Pensilvaniens, qui ont déclaré que tous ceux qui adorent un Dieu, de quelque manière qu’ils l’adorent, doivent jouir de tous les droits de citoyens ; de ces doux et sages habitans de Philadelphie, qui voyent tous les Cultes établis chez eux, vingt Temples divers, et qui doivent peut-être à cette connoissance profonde de la liberté, la liberté qu’ils ont conquise. — Enfin, Messieurs, je viens à mes principes, ou plutôt à vos principes, car ils sont à vous ; vous les avez conquis par votre courage, et vous les avez consacrés à la face du monde, en déclarant que tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux. — Les droits des Français sont les mêmes ; tous les Français sont égaux en droits. — Je ne vois donc aucune raison pour qu’une partie de Citoyens dise à l’autre ; je serai libre, mais vous ne le serez pas. — Je ne vois aucune raison pour qu’une partie de Français dise à l’autre, vos droits et les nôtres sont inégaux ; nous sommes libre dans notre conscience, mais vous ne pou-