Page:Discours et plaidoyers choisis de Léon Gambetta, 1909.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

soutiennent notre démocratie de leurs encouragements et de leurs conseils.

Les peuples, comme Îles gouvernements, attendent Wec impatience l’issue de la lutte, espérant que.le iernier mot restera à la souveraineté nationale, à l’esprit de 89. Comme ie disait le ministre président du conseil d’Italie : les gouvernements passent et Les nations restent. La France, qui a promulgué le droit moderne, ne voudra pas donner à l’Évangile de 89 un äémenti dont profiteraient seuls le Syllabus et le jésuitisme. (Non ! non ! — Vifs applaudissements.) L’Europe a fait comme Îa bourgeoisie ; elle a porté ses sympathies de droite à gauche ; et c’est là, pour nous, républicains et patriotes, un élément de plus de la victoire et de ia stabilité qui attendent la République quand elle sera sortie des misérables difficultés que lui crée, contre tout patriotisme, la coalition des anciens partis. Les espérances du monde ne seront pas irompées.


[1] La République sortira triomphante de cette dernière épreuve, et le plus clair bénéfice du 16 mai sera, pour l’histoire, d’avoir abrégé de trois ans, de dix ans, la période d’incertitude et de tâtonnements à laquelle nous condamnaient les dernières combinaisons de l’Assemblée nationale élue dans un jour de malheur.

Messieurs, telle est la situation. Et j’ose dire que les espérances du Parti républicain sont sûres ; j’ose dire que votre fermeté, votre union, que votre activité sont les garants de ce triomphe. Pourquoi ne le dirais-je pas, au milieu de ces admirables populations du département du Nord, qui, à elles seules, payent le huitième des contributions de la France, dans ce département qui tient une des plus grandes places dans notre industrie nationale, aussi bien au point de vue mécanique qu’agricole ? N’est-il pas vrai que, dans ce pays, vous avez commencé aussi à faire justice des factions qui s’opposaient à l’établissement de

  1. Note WIkisource : Reproduction très partielle du discours. Ce discours a été prononcé par Léon Gambetta à Lille le 15 août 1877. Sa péroraison, visant Mac-Mahon, est restée célèbre.