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Allocution prononcée par le G.G. à la radiodiffusion le 30 mai 1968


Etant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine, j’ai envisagé, depuis vingt quatre heures, toutes les éventualités, sans exception, qui me permettraient de la maintenir. J’ai pris mes résolutions.

Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. J’ai un mandat du peuple, je le remplirai.

Je ne changerai pas le Premier Ministre, dont la valeur, la solidité, la capacité, méritent l’hommage de tous. Il me proposera les changements qui lui paraitront utiles dans la composition du gouvernement.

Je dissous aujourd’hui l’Assemblée nationale.

J’ai proposé au pays un référendum qui donnait aux citoyens l’occasion de prescrire une réforme profonde de notre économie et de notre Université, et en même temps de dire s’ils me gardaient leur confiance, ou non, par la seule voie acceptable, celle de la démocratie. Je constate que la situation actuelle empêche matériellement qu’il y soit procédé. C’est pourquoi j’en diffère la date. Quant aux élections législatives, elles auront lieu dans les délais prévus par la constitution à moins qu’on entende bâillonner le peuple français tout entier en l’empêchant de s’exprimer en même temps qu’on l’empêche de vivre par les mêmes moyens qu’on empêche les étudiants d’étudier, les enseignants d’enseigner, les travailleurs de travailler.