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bonne foi ; quiconque pourroit dire que la cour propose une mesure aussi décisive que la guerre, sans la rapporter à son plan, ne donneroit pas une idée plus avantageuse de son jugement : or, pouvez-vous dire qu’il soit indifférent au bien de l’état que l’entreprise de la guerre soit dirigée par l’amour de la liberté, ou par l’esprit du despotisme, par la fidélité, ou par la perfidie ? Cependant qu’avez-vous répondu à tous ces faits décisifs ? qu’avez-vous dit pour dissiper tant de justes soupçons ? Votre réponse à ce principe fondamental de toute cette discussion fait juger tout votre système.

La défiance, avez-vous dit dans votre premier discours, la défiance est un état affreux : elle empêche les deux pouvoirs d’agir de concert ; elle empêche le peuple de croire aux démonstrations du pouvoir exécutif, attiédit son attachement, relâche sa soumission.

La défiance est un état affreux ! Est-ce-là le langage d’un homme libre qui croit que la liberté ne peut être achetée à trop haut prix ? Elle empêche les deux pouvoirs d’agir de concert ! Est-ce encore vous qui parlez ici ? Quoi ! c’est la défiance du peuple qui empêche le pouvoir exécutif de marcher ;