Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(75)

la génération naissante, plus pure, plus fidèle aux loix sacrées de la nature, commencera à purifier cette terre souillée par le crime ; elle apportera, non la paix du despotisme, ni les honteuses agitations de l’intrigue, mais le feu sacré de la liberté, et le glaive exterminateur des tyrans ; c’est elle qui relevera le trône du peuple, dressera des autels à la vertu, brisera le piédestal du charlatanisme, et renversera tous les monumens du vice et de la servitude. Doux et tendre espoir de l’humanité, postérité naissante, tu ne nous es point étrangère ; c’est pour toi que nous affrontons tous les coups de la tyrannie ; c’est ton bonheur qui est le prix de nos pénibles combats : découragés souvent par les objets qui nous environnement, nous sentons le besoin de nous élancer dans ton sein ; c’est à toi que nous confions le soin d’achever notre ouvrage, et la destinée de toutes les générations d’hommes qui doivent sortir du néant ! Que le mensonge et le vice s’écartent à ton aspect ; que les premières leçons de l’amour maternel te préparent aux vertus des hommes libres ; qu’au lieu des chants empoisonnés de la volupté, retentissent à tes oreilles les cris touchans et terribles des victimes du despotisme ; que les noms des martyrs de la