Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(74)

porte qu’on se réveille au bruit des chaînes de sa patrie, ou dans le calme plus affreux de la servitude ? Ne troublons donc pas le quiétisme politique de ces heureux patriotes ; mais qu’ils apprennent que, sans perdre la tête, nous pouvons mesure toute le profondeur de l’abîme. Arborons la devise du palatin de Posnanie ; elle est sacrée, elle nous convient. Je préfère les orages de la liberté au repos de l’esclavage. Prouvons aux tyrans de la terre que la grandeur des dangers ne fait que redoubler notre énergie, et qu’à quelque degré que montent leur audace et leurs forfaits, le courage des hommes libres s’élève encore plus haut. Qu’il se forme contre la vérité des ligues nouvelles, elles disparoîtront ; la vérité aura seulement une plus grande multitude d’insectes à écraser sous sa massue. Si le moment de la liberté n’étoit pas encore arrivé, nous aurions le courage patient de l’attendre ; si cette génération n’étoit destinée qu’à s’agiter dans la fange des vices où le despotisme l’a plongée ; si le théâtre de notre révolution ne devoit monter aux yeux de l’univers que les préjugés aux prises avec les préjugés, les passions avec les passions, l’orgueil avec l’orgueil, l’égoïsme avec l’égoïsme, la perfidie avec la perfidie,