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céron remplacer au conclave le papes et les cardinaux. Je le dis avec franchise ; si la guerre, telle que je l’ai présentée, est impraticable, si c’est la guerre de la cour, des ministres, des patriciens, des intrigans qu’il nous faut accepter, loin de croire à la liberté universelle, je ne crois pas même à la vôtre ; et tout ce que nous pouvons faire de plus sage, c’est de la défendre contre la perfidie des ennemis intérieurs, qui vous bercent de ces douces illusions.

Je me résume donc froidement et tristement. J’ai prouvé que la guerre n’étoit entre les mains du pouvoir exécutif qu’un moyen de renverser la constitution ; que le dénoûment d’une trame profonde, ourdie pour perdre la liberté. Favoriser ce projet de guerre, sous quelque prétexte que ce soit, c’est donc mal servir la cause de la liberté. Tout le patriotisme du monde, tous les lieux communs de politique et la morale, ne changent point la nature des choses, ni le résultat nécessaire de la démarche qu’on propose. Prêcher la confiance dans les intentions du pouvoir exécutif, justifier ses agens, appeler la faveur publique sur ses généraux, représenter la défiance comme un état affreux, ou comme un moyen de troubler le concert