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et le peuple et le monarque perdre aussi toute leur audace et toutes les ressources, qui ne sont fondées que sur l’influence de leur parti dans l’assemblée nationale ; ils n’auroient osé tenter contre elle une lutte inutile et terrible ; ou s’ils l’avoient osé, le vœu public hautement prononcé, l’intérêt public, l’indignation qu’inspiroit l’audace des rebelles, et la protection qui leur étoit donnée, le génie de la nation enfin éveillé dans cette occasion heureuse, par la vertu des représentans autant que par l’intérêt suprême du salut public, auroit assuré la victoire à l’assemblée nationale, et cette victoire eût été celle de la raison et de la liberté : c’étoit là une de ces occasions uniques dans l’histoire des révolutions que la providence présente aux hommes, et qu’ils ne peuvent négliger impunément ; puisqu’enfin il faut que tôt ou tard le combat s’engage entre la cour et l’assemblée nationale, ou plutôt puisque dès long-temps il s’est engagé entre l’une et l’autre un combat à mort, il falloit saisir ce moment, alors nous n’aurions pas eu à craindre de voir le pouvoir exécutif avilir et maitriser nos représentans, les condamner à une honteuse inaction, ou ne leur délier les mains que pour augmenter sa puissance, et favoriser ses vues