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sans ; et dès-lors ils écrasent le corps législatif de leur ascendant ; environnés des forces immenses qu’ils ont rassemblées, objets de l’enthousiasme et de la confiance-universelle, ils peuvent poursuivre avec une incroyable facilité le projet de relever insensiblement leur puissance sur les débris de la liberté foible et mal affermie. Les apparences de paix qu’ils semblent nous présenter, ne sont-elles qu’un jeu perfide concerté avec nos ennemis extérieurs, soit pour calmer les inquiétudes des patriotes, en cachant leur ardeur pour la guerre, soit pour la différer à une époque plus favorable ?

Leur faut-il encore quelque délai pour mieux préparer le succès de la grande conspiration qu’ils méditent ? Enfin, ne veulent-ils que sonder les esprits et épier l’occasion, pour s’arrêter à celui de tous les plans contraires à la liberté que les circonstances leur permettront d’adopter avec plus de succès ? Quel que puisse être le résultat de toutes ces combinaisons, il est un point incontestable, c’est qu’il tient au parti imprudent qu’on a pris, qu’on semble vouloir soutenir, au refus de vouloir reconnoître de bonne fois les desseins de nos ennemis, et de les déconcerter par les moyens convenables. Ces moyens, quels sont-ils ?