Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(53)

la satisfaction que le pouvoir exécutif exigeoit au nom de la nation ? Il est vrai que bientôt on pourra recommencer sourdement les mêmes manœuvres ; il est vrai que l’on pourra ménager un moment favorable pour renouveler vos alarmes, et pour entreprendre une guerre sérieuse ou simulée, dirigée par notre gouvernement même ; mais avant que cette nouvelle intrigue éclate, comment la prouverez-vous ? quels moyens aurez-vous d’agir ? L’un veut attaquer les émigrés et les princes allemands ; les autres veulent déclarer la guerre à Léopold ; d’autres veulent qu’elle commence demain ; d’autres consentent à attendre que les préparatifs soient faits, ou que l’hiver soit passé ; d’autres enfin s’en rapportent au patriotisme du ministre, et à la sagesse du pouvoir exécutif, pour lesquels ils prétendent que nous devons avoir une pleine confiance. Mais au milieu de toutes ces opinions diverses, ce sera toujours le pouvoir exécutif seul qui décidera ; c’est la nature de la chose qui le veut ; c’étoit à vous à ne pas vous engager dans un système qui entraîne nécessairement tous ces inconvéniens, et qui nous met à la merci de la cour et du ministère. Mais quoi ! ne voyez-vous pas que le pouvoir exécutif recueille déjà les fruits de