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au sein du désordre et de la terreur une puissance fatale à liberté naissante.

Les intentions de la cour étant évidemment suspectes, quel parti falloit-il prendre sur la proposition de la guerre ? Applaudir, adorer, prêcher la confiance, et donner des millions ? Non ; il falloit l’examiner scrupuleusement, en pénétrer les motifs, en prévoir les conséquences, faire un retour sur soi-même, et prendre les mesures les plus propres à déconcerter les desseins des ennemis de la liberté, en assurant le salut de l’état.

Tel est l’esprit que j’ai porté dans cette discussion : j’ai mieux aimé la traiter sous ce point de vue, que de présenter le tableau brillant des avantages et des merveilles d’une guerre terminée par une révolution universelle ; la conduite de cette guerre étoit entre les mains de la cour ; la cour ne pouvoit la regarder que comme un moyen de parvenir à son but ; j’ai prouvé que, pour atteindre ce but, elle n’avoit pas même besoin de faire actuellement la guerre, et d’entrer en campagne ; qu’il suffisoit de la faire désirer, de la faire regarder comme nécessaire, et de se faire autoriser à en ordonner actuellement tous les préparatifs.