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Bientôt quiconque a des talens avec des vices lui appartient ; il suit constamment un plan d’intrigue et de séduction ; il s’attache sur-tout à corrompre l’opinion publique ; il réveille les anciens préjugés, les anciennes habitudes qui ne sont point encore effacées ; il entretient la dépravation des mœurs qui ne sont point encore régénérées ; il étouffe le germe des vertus nouvelles ; la horde innombrable de ses esclaves ambitieux répand par-tout de fausses maximes ; on ne prêche plus aux citoyens que le repos et la confiance ; le mot de liberté passe presque pour un cri de sédition ; on persécute, on calomnie ses plus zélés défenseurs ; on cherche à égarer, à séduire, ou à maîtriser les délégués du peuple ; des hommes usurpent sa confiance pour vendre ses droits, et jouissent en paix du fruit de leurs forfaits. Il auront des imitateurs qui, en les combattant, n’aspireront qu’à les remplacer. Les intrigans et les partis se pressent comme le flots de la mer. Le peuple ne reconnoît les traîtres que lorsqu’ils lui ont déjà fait assez de mal pour le braver impunément. A chaque atteinte portée à sa liberté, on l’éblouit par des prétextes spécieux, on le séduit par des actes de patriotisme illusoires, on trompe son zèle