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nos généraux ? On a dit que la guerre en imposeroit aux aristocrates du dedans, et tariroit la source de leurs manœuvres ; point du tout, ils devinent trop bien les intention de leurs amis secrets pour en redouter l’issue ; ils n’en seront que plus actifs à poursuivre la guerre sourde qu’ils peuvent nous faire impunément, en semant la division, le fanatisme, et en dépravant l’opinion. C’est surtout alors que le parti modéré, revêtu des livrées du patriotisme, dont les chefs sont les artisans de cette trame, déploiera toute sa sinistre influence ; c’est alors qu’au nom du salut public ils imposeront silence à quiconque oseroit élever quelques soupçons sur la conduite ou sur les intentions des agens du pouvoir exécutif, sur lequel il reposera, des généraux qui sont devenus, comme lui, l’espoir et l’idole de la nation ; si l’un de ces généraux est destiné à remporter quelque succès apparent, qui, je crois, ne sera pas fort meurtrier pour les émigrans, ni fatal à leurs protecteurs, quel ascendant ne donnera-t-il pas à son parti ? quels services ne pourra-t-il pas rendre à la cour ? c’est alors qu’on fera une guerre plus sérieuse aux véritables amis de la libertê, et que le systême perfide de l’égoïsme et de l’intrigue triomphera. L’esprit