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sous les noms imposans de discipline militaire et d’honneur, l’esprit d’obeissance aveugle et absolue, l’ancien esprit militaire enfin à l’amour de la liberté, aux sentimens populaires qui étoient entretenus par leur communication avec le peuple ? Quoique l’esprit de l’armée soit encore bon en général, devez-vous vous dissimuler que l’intrigue et la suggestion ont obtenu des succès dans plusieurs corps, et qu’il n’est plus entièrement ce qu’il étoit dans les premiers jours de la révolution ? Ne craignez-vous pas le systême constamment suivi depuis si long-temps, de ramener l’armée au pur amour des rois, et de la purger de l’esprit patriotique, qu’on a toujours paru regarder comme une peste qui la désoloit ? Voyez-vous sans quelque inquiétude le voyage du ministre et la nomination de tel général fameux par les désastres des régimens les plus patriotes ? Comptez-vous pour rien le droit de vie et de mort arbitraire dont la loi va investir nos patriciens militaires, dès le moment où la nation sera constituée en guerre ? Comptez-vous pour rien l’autorité de la police qu’elle remet aux chefs militaires dans toutes nos villes frontières ? A-t-on répondu à tous ces faits par la dissertation sur la dictature des Romains, et par le parallèle de César avec