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dans les états des princes de l’Europe, commencez par ramener vos regards sur votre position intérieure ; remettez l’ordre chez vous avant de porter la liberté ailleurs. Mais vous prétendez que ce soin ne doit pas même vous occuper, comme si les règles ordinaires du bon sens n’étoient pas faites pour les grands politiques. Remettre l’ordre dans les finances, en arrêter la déprédation, armer le peuple et les gardes nationales, faire tout ce que le gouvernement a voulu empêcher jusqu’ici, pour ne redouter ni les attaques de nos ennemis, ni les intrigues ministérielles, ranimer par des loix bienfaisantes, par un caractère soutenu d’énergie, de dignité, de sagesse, l’esprit public et l’horreur de la tyrannie, qui seule peut nous rendre invincibles contre tous nos ennemis, tout cela ne sont que des idées ridicules ; la guerre, la guerre, dès que la cour la demande ; ce parti dispense de tout autre soin, on est quitte envers le peuple dès qu’on lui donne la guerre ; la guerre contre les justiciables de la cour nationale, ou contre des princes allemands, confiance, idolâtrie pour les ennemis du dedans. Mais que dis-je ? en avons-nous des ennemis du dedans ? non, vous n’en connoissez pas, vous ne connoissez que Coblentz. N’avez-vous pas dit que le