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aux ennemis du dedans qui les favorisent ? La cour et les factieux ont sans doute des raisons d’adopter ce plan : quelles peuvent être les nôtres ? l’honneur du nom Français, dites-vous. Juste ciel ! la nation française déshonorée par cette tourbe de fugitifs aussi ridicules qu’impuissans, qu’elle peut dépouiller de leurs bien, et marquer, aux yeux de l’univers, du sceau du crime et de la trahison ! Ah ! la honte consiste à être trompé par les artifices grossiers des ennemis de notre liberté. La magnanimité, la sagesse, la liberté, le bonheur, la vertu, voilà notre honneur. Celui que vous voulez rescusciter est l’ami, le soutien du despotisme ; c’est l’honneur des héros de l’aristocratie, de tous les tyrans, c’est l’honneur du crime, c’est un être bizarre que je croirois né de je ne sais quelle union monstrueuse du vice et de la vertu, mais qui s’est rangé du parti du premier pour égorger sa mère ; il est proscrit de la terre de la liberté ; laissez cet honneur, ou releguez-le au-delà du Rhin ; qu’il aille chercher un asile dans le cœur ou dans la tête des princes et des chevaliers de Coblentz.

Est-ce donc avec cette légèreté qu’il faut traiter des plus grands intérêts de l’état ?

Avant de vous égarer dans la politique et