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provinces du nord et celui de la capitale. Votre organisation civile du clergé et l’ensemble de votre constitution proposés brusquement aux Brabançons, suffiroient pour raffermir la puissance de Léopold ; ce peuple est condamné par l’empire de la superstition et de l’habitude à passer par l’aristocratie pour arriver à la liberté.

Comment peut-on, sur des calculs aussi incertains que ceux-là, compromettre les destinées de la France et de tous les peuples ?

Je ne connois rien d’aussi léger que l’opinion de M. Brissot à cet égard, si ce n’est l’effervescence philantropique de M. Anacharsis Cloots. Je réfuterai en passant, et par un seul mot, le discours étincelant de M. Anacharsis Cloots ; je me contenterai de lui citer un trait de ce sage de la Grèce, de ce philosophe voyageur dont il a emprunté le nom. C’est, je crois, cet Anacharsis grec qui se moquoit d’un astronome qui, en considérant le ciel avec trop d’attention, étoit tombé dans une fosse qu’il n’avoit point apperçue sur la terre. Eh bien ! L’Anacharsis moderne, en voyant dans le soleil des taches pareilles à celles de notre constitution[1],

  1. Discours prononcé par M. Cloots à la société des amis de la constitution.