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L’égalité des droits est-elle ailleurs que dans les principes de notre charte constitutionnelle ? Le despotisme, l’aristocratie ressuscitée sous des formes nouvelles, ne relève-t-elle pas sa tête hideuse ? n’opprime-t-elle pas encore la foiblesse, la vertu, l’innocence, au nom des loix et de la liberté même ? La constitution, que l’on dit fille de la déclaration des droits, ressemble-t-elle si fort à sa mère ? Que dis-je ? cette vierge, jadis rayonnante d’une beauté céleste, est-elle encore semblable à elle-même ? n’est-elle pas sortie meurtrie et souillée des mains impures de cette coalition qui trouble et tyrannise aujourd’hui la France, et à qui il ne manque, pour consommer ses funestes projets, que l’adoption des mesures perfides que je combats en ce moment ? Comment donc pouvez-vous croire qu’elle opérera, dans le moment même que nos ennemis intérieurs auront marqué pour la guerre, les prodiges qu’elle n’a pu encore opérer parmi nous ?

Je suis loin de prétendre que notre révolution n’influera pas dans la suite sur le sort du globe, plus tôt même que les apparences actuelles ne semblent l’annoncer. À Dieu ne plaise que je renonce à une si douce espérance ! mais je dis que ce ne sera pas aujour-