Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(14)

dres de ses généraux contre ses propres alliés, l’exemple des Américains seroit bon à citer : on pourroit même y joindre celui des Hollandais et des Suisses, s’ils s’étoient reposés sur le duc d’Albe et sur les princes d’Autriche et de Bourgogne du soin de venger leurs outrages et d’assurer leur liberté. Que nous importent encore les victoires rapides que vous remportez à la tribune sur le despotisme et l’aristocratie de l’univers ? Comme si la nature des choses se plioit si facilement à l’imagination de l’orateur ! Est-ce le peuple ou le génie de la liberté qui dirigera le plan qu’on nous propose ? C’est la cour, ce sont ses officiers, ce sont ses ministres. Vous oubliez toujours que cette donnée change toutes les combinaisons.

Croyez-vous que le dessein de la cour soit d’ébranler le trône de Léopold et ceux de tous les rois, qui, dans leurs réponses à ses messages, lui témoignent un attachement exclusif, elle qui ne cesse de vous prêcher le respect pour les gouvernemens étrangers, elle qui a troublé par ses menées la révolution de Brabant, elle qui vient de désigner à la nation, comme le sauveur de la patrie, comme le héros de la liberté, le général qui, dans l’assemblée constituante, s’étoit déclaré