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et ce n’est pas sa volonté propre ? Quoi ! c’est le peuple qui doit aveuglément aux démonstrations du pouvoir exécutif ; et ce n’est plus le pouvoir exécutif qui doit mériter la confiance du peuple, non par des démonstrations, mais par des faits ? La défiance attiédit son attachement ! Et à qui dont le peuple doit-il de l’attachement ? est-ce à un homme ? est-ce à l’ouvrage de ses mains, ou bien à la patrie, à la liberté ? Elle relâche sa soumission ! À la loi, sans doute. En a-t-il manqué jusqu’ici ? Qui a le plus de reproches à se faire à cet égard, ou de lui, ou de ses oppresseurs ? Si ce texte a excité ma surprise, elle n’a pas diminué, je l’avoue, quand j’ai entendu le commentaire par lequel vous l’avez développé dans votre dernier discours.

Vous nous avez appris qu’il falloit bannir la défiance, parce qu’il y avoit en un changement dans le ministère. Quoi ! c’est vous qui avez de la philosophie et de l’expérience ; c’est vous que j’ai entendu vingt fois dire sur la politique et sur l’esprit immortel des cours, tout ce que pense là-dessus tout homme qui a la faculté de penser ; c’est vous qui prétendez que le ministère doit changer avec un ministre ! C’est à moi qu’il