dévoués dans les rangs du suffrage universel, qui prononce en dernier lieu, et plus nous abrégerons les délais qui nous séparent du succès. L’unité, la simplicité du but, tel doit être le mot d’ordre ; mais il ne suffit pas d’avoir le ferme propos de faire du parti républicain un parti à la fois de principes et pratique, un parti de gouvernement ; il faut à ce parti un programme net, précis, ennemi des utopies, ennemi des chimères ; surtout il ne faut se laisser détourner par rien de sa réalisation, et ne jamais se rebuter ni se lasser dans la lutte entreprise pour refaire le pays, refaire ses mœurs, et, en le ravissant aux intrigants, l’empêcher d’être constamment ballotté entre le despotisme et l’émeute provoquée. Il faut faire disparaître le mal, cause de tous les maux : l’ignorance, d’où sortent alternativement le despotisme et la démagogie. Pour combattre ce mal, de tous les remèdes qui peuvent solliciter l’attention des hommes politiques, il en est un qui les domine et les résume tous : c’est l’éducation de tous. Il faut savoir à l’aide de quelles mesures, de quels procédés, au lendemain de nos désastres, qui sont imputables non-seulement au gouvernement que nous avons subi, mais encore à la dégénérescence de l’esprit public, nous pourrons nous garantir des chutes, des surprises, des erreurs, des infériorités qui nous ont tant coûté. Étudions nos malheurs, remontons aux causes, à la première de toutes : nous nous sommes laissé distancer par d’autres peuples, moins bien doués que nous-mêmes, mais qui ont marché pendant que nous restions stationnaires.
Oui, on peut établir, preuves en main, que c’est l’infériorité de notre éducation nationale qui nous a conduits aux revers. Nous avons été battus par des adversaires qui avaient mis de leur côté la prévoyance, la discipline et la science : ce qui prouve, en dernière analyse, que même dans les conflits de la force matérielle, c’est l’intelligence qui reste maîtresse. Et à l’intérieur, n’est-ce pas l’ignorance dans laquelle on a laissé croupir les masses qui engendre, presque à époque fixe, ces crises, ces explosions effroyables qui apparaissent dans le cours