tion qui se déroulait au mois de mai 1870 une analogie pleine d’enseignements.
Au mois de mai 1870, la France a été interrogée ; vous savez par qui et comment. Mais il n’en est pas moins vrai qu’elle était investie du droit de prononcer sur ses destinées. À l’aide de la coalition de toutes les peurs, surexcitée par une presse stipendiée, à l’aide de la coalition des intérêts les plus bas — intérêts dynastiques, intérêts de parasites — on a surpris la France, on a surpris son vote ; mais elle n’en a pas moins prononcé son arrêt, et, avec une rapidité foudroyante, trois mois après, l’arrêt s’accomplissait, et elle était punie, châtiée au delà de toute justice, pour s’être abandonnée aux mains criminelles d’un empereur.
On lui pose aujourd’hui, sous des noms divers, la même question : veut-elle, une fois encore, abdiquer et verser dans l’ornière des dynasties ?
De quelque nom qu’on déguise les choses, vous le voyez, c’est toujours la question de savoir si la France veut se gouverner librement, ou si elle veut se livrer, et si la terrible expérience d’où elle est sortie saignante et mutilée lui a enfin appris à se conduire seule et par elle-même.
Chose consolante, malgré les excès qui ont été commis, et les crimes qui ont marqué la chute de la Commune à Paris, malgré le courant de calomnies qui avait été déchaîné contre le parti républicain, en pleine guerre civile le pays a conservé son sang-froid ; les élections municipales ont attesté qu’au lendemain de cette effroyable crise, le pays ne se laissait pas aller à la réaction. Il y a là une espérance qui doit nous inspirer la patience et la sagesse dans l’action politique. Je crois que grâce à l’union faite entre les diverses nuances de l’opinion républicaine, nous pouvons donner à la France le spectacle d’un parti discipliné, ferme en ses principes, laborieux, vigilant et résolu à tout pour arriver à convaincre la France de ses facultés gou-