Enfin mes très chers freres, il faut prendre
congé de vous, je vous avoue que j’ay balancé
long tems a faire cette derniere demarche ; je
voulois m’épargner cette peine, j’ose dire que je
voulois vous l’epargner avous memes, car quelque-peu
de merite qu’ait un pasteur, je sçais qu’il en
coute tousiours au troupeau de le perdre ; il se forme
avec le tems entre le troupeau et le pasteur des liens
qu’il est tousiours douloureux de rompre ; on souffre
plus patiemment l’eloignement des ouvriers evangeliques
qui n’instruisent que pour un tems ; mais on regarde
comme une perte plus importante celle d’un paster
qui conduit long tems un même troupeau qui luy
appartient et pour lequel par consequent il a
une plus forte attachement, l’esperance memes de
trouver un bon pasteu pour le remplacer, n’ôte
pas entierement le deplaisir que cause la perte
de celuy qu’on possede pour peu qu’il convienne
Je sçais neantmoins mes très chers freres, que
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