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qu’un me répond oui, je lui dirai que l’état de la société civile n’est pas bon pour lui, & qu’il faut qu’il s’en aille demeurer parmi les sauvages des isles Mariannes, qui vivent dans une défiance universelle & réciproque, & qui n’ont aucune idée de justice. Mais si l’on m’accorde que ces vertus doivent être elles-mêmes respectées, ma justification est facile. J’ébranterois en effet la foi publique, si je disois que les débiteurs ne doivent pas être contraints à satisfaire leurs créanciers ; mais me préserve le ciel de proférer un pareil blasphême ! Un débiteur peut être exécuté dans ses biens, qui doivent être donnés en paiement aux créanciers, si ce sont des effets mobiliers, en réservant toutefois au débiteur ceux qui lui sont absolument nécessaires. Quant aux immeubles & terres, qui par leur étendue ou la