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mauvais goût. Je me contenterai de citer le discours d’Auguste contre les célibataires[1], où des traits déclamatoires se mêlent à des renseignements du plus haut intérêt, et l’étrange langage de la reine Boadicée[2], parlant à des barbares de Nitocris et de Sémiramis, à propos d’une invasion des Romains, dans une harangue où Dion semble plus d’une fois se souvenir de celle que Tacite prête au fier Galgacus. À la vérité, il est souvent plus heureux sous le rapport de la vraisemblance et des convenances ; mais, en général, ses harangues sont trop longues et trop multipliées : mieux vaudrait qu’il eût fait moins parler les hommes, et qu’il les eût fait plus agir[3]. Toutefois, la critique n’a-t-elle pas à craindre de paraître abandonner la sphère élevée où ses spéculations doivent se renfermer, quand elle va jusqu’à compter, dans tel ou tel livre, combien de chapitres sont consacrés aux

  1. Liv. LVI, 4 et suiv.
  2. Ἐνθυμήθητε οὖν, τίνα μὲν οὐϰ ἂν ὀργὴν ὁ Ῥωμύλος ἐϰεῖνος ὁ ἀρχηγέτης ἡμῶν λάϐοι, λογισάμενος τά τε ϰαθ’ ἑαυτὸν, ὅθεν ἐγεννήθη, ϰαὶ τὰ ὑμέτερα, ὅτι οὐδὲ ἐϰ νομίμων γάμων παιδοποιεῖσθαι ἐθελετε ; Τίνα δ’ οὐϰ ἂν οἱ μετ’ αὐτοῦ Ῥωμαῖοι, ἐννοήσαντες ὅτι αὐτοὶ μὲν ϰαὶ τας ἀλλοτρίας ϰόρας ἥρπασαν, ὑμεῖς δὲ οὐδὲ τὰς οἰϰείας ἀγαπᾶτε… Τίνα ἡ Ἑρσιλία, ἡ ϰαὶ τῇ θυγατρὶ ἀϰολουθήσασα, ϰαὶ τὰ γαμιϰὰ πάνθ’ ἡμῖν ϰαταδείξασα ;… Ὑμεῖς δὲ ϰαὶ ἐϰεῖνα πάντα συγχεῖτε. Διὰ τί ; ἢ ϰαὶ αὐτοὶ ἀεὶ ἄγυνοι ἤτε, ὥσπερ αἱ ἱέρειαι αἱ ἀειπαρθένοι ἄνανδροι εἰσίν ; Οὐϰοῦν ϰαὶ ϰολάζεσθε, ἂν ἀσελγαίνητέ τι, ὥσπερ ϰαὶ ἐϰεῖναι.
  3. Liv. LVII, 3-7.