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qu’un grand écrivain a sanctionnées de son approbation[1], ne le justifient pas complètement : peut-être pouvait-il, malgré les difficultés qu’il signale, arriver à une plus grande exactitude[2] ; mais l’historien, qui parle avec cette franchise, n’a-t-il pas droit à l’indulgence ?

Lorsque Vespasien, après avoir reconstruit le Capitole incendié par les soldats, rassembla dans le Tabularium les copies de trois mille tables de bronze où se lisaient des sénatus-consultes, des plébiscites, des traités, qui remontaient jusqu’au berceau de Rome[3], une ère de discussion s’ouvrit pour la critique historique, comme le savant M. J. V. Le Clerc l’a remarqué le premier[4] : mais ne peut-on pas induire, des plaintes de Dion, que les documents originaux, livrés à

    δῆμον πάντα, ϰαὶ εἰ πόῤῥω που συμϐαίη, ἐσεφέρετο· ϰαὶ διὰ τοῦτο πάντες τε αὐτὰ ἐμάνθανον, ϰαὶ πολλοὶ συνέγραφον… Ἐϰ δὲ δὴ τοῦ χρόνου ἐϰείνου, τὰ μὲν πλείω ϰρύφα ϰαὶ δι’ ἀποῤῥήτων γίγεσθαι ἥρξατο. Εἰ δέ που ϰαί τινα δημοσιευθείη, ἀλλὰ ἀνεξελεγϰτά γε ὅντα ἀπιστεῖται… Ὅθεν περ ϰαὶ ἐγὼ πάντα τὰ ἐξῆς, ὅσα γε ϰαὶ ἀναγϰαῖον ἔσται εἰπειν&ν, ὥς που ϰαὶ δεδήλωται, φράσω· εἴτ' ὄντως οὔτως, εἴτε ϰαὶ ἑτέρως πως ἔχει. Προσέσται μέντοι τι αὐτοῖς ϰαὶ τῆς ἐμῆς δοξασίας κτλ.

  1. Montesquieu, Grandeur et décadence des Romains, ch. XIII, à la fin : « Dion remarque très bien que, depuis les empereurs, il fut plus difficile d’écrire l’histoire : tout devint secret ; toutes les dépêches des provinces furent portées dans le cabinet des empereurs, on ne sut plus ce que la folie et la hardiesse des tyrans ne voulurent point cacher, ou ce que les historiens conjecturèrent. »
  2. Cf. M. E. Egger, I. I. p. 288.
  3. Suétone, Vespasien, VIII.
  4. Annales des Pontifes, IIe partie, P. 112 et suiv.