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racité, comment la révoquer eu doute, lorsqu'il nous dit : « Ces faits et ceux que je raconterai désormais ne m'ont pas été transmis par d'autres; je les ai observés moi-même[1]. » Ailleurs, à propos des jeux célébrés par Commode, il s'exprime ainsi : « Au milieu du combat, l'empereur, épuisé de fatigues, buvait tout d'un trait du vin doux, qui avait été rafraîchi ; une femme le lui offrait dans une coupe faite en forme de massue. Au même instant, peuple et sénat, nous criions tous ensemble, comme il est d'usage dans les banquets : Vivez ! Et qu'on ne s'imagine pas que j'altère la dignité de l'histoire par de semblables faits. Je ne les aurais pas rapportés, si l'empereur n'en était l'auteur; si je n'avais tout vu, tout entendu ; si je n'avais fait entendre moi-même cette acclamation .... Je raconterai tous les événements de mon temps avec plus de détail que ceux qui m'ont précédé, parce que j'en ai été le témoin, et que personne, parmi ceux qui auraient pu les consigner dans un ouvrage estimable, ne les a recueillis avec le même soin, du moins à ma connaissance[2]. »

L'amour de la vérité l'a déterminé à se mettre en scène, même quand il s'agit de faits peu ho-

  1. Liv. LXXII, 4
  2. Même liv., 18.