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consacra à l'ouvrage, qui ne cessa de l'occuper au milieu des vicissitudes dont sa carrière fut remplie.

Il y a quelque chose de noble et de touchant dans le courage d'un homme qui, tantôt soutenu, tantôt abandonné, poursuivit, pendant vingt-deux ans, un même but avec la même persévérance. Sans doute, sous la figure de ce génie tutélaire, plus ou moins puissant sur Dion, il est aisé de reconnaître l'empereur, tantôt propice et tantôt contraire. On aimerait à trouver en lui un coeur plus ferme, et moins sensible à l'inconstance des cours ; mais s'il trembla un moment, alors que la peinture du règne de Commode, naguère accueillie avec enthousiasme, devint tout à coup un titre de défaveur, cette faiblesse n'est-elle point rachetée par son opposition contre Didius Julianus, par son inébranlable attachement pour Pertinax, et par sa conduite envers les légions de Pannonie ?

Il y eut dans Dion deux personnages bien distincts : celui d'écrivain de l'histoire contemporaine, et celui d'historien des temps antérieurs. Agé de vingt-cinq ans au moment où Commode monta sur le trône, sa première jeunesse s'était

    am transire voluerit. L'inscription, citée par Casaubon. (T. I. Notes, p. 259) à propos de ce passage, est très précise :

    IMP. CAESAR. DIVI. MARCI
    ANTONINI. PII. GERM. SARMATICI
    FILIVS. DIVI. COMMODI. FRATER