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hommes, tels que Pertinax, Septime et Alexandre Sévère, un Caracalla et un Élagabale : quel vaste champ ! que de luttes et de révolutions ! quel déchaînement, quel jeu terrible de toutes les passions humaines ! que de grandeur et de misère !

Le plan était séduisant, majestueux et des plus instructifs ; mais Dion n'avait-il pas trop présumé de ses forces en essayant de reproduire un tableau qui, pour être dignement exécuté, aurait exigé dans le même écrivain l'érudition de Denys d'Halicarnasse et de Plutarque, la sagacité et le coup d'oeil de Polybe, la pompe de Tite-Live, la vigueur de Salluste, la vue perçante de Tacite et l'inimitable énergie de son mâle pinceau ?

La position sociale de son père l'avait mis en lumière : il se distingua bientôt lui-même par son éloquence. Sous Commode, il remplit des postes importants ; mais ses devoirs, comme magistrat[1], lui laissèrent du loisir pour ses études favorites.

Lorsque l'empire fut déféré à Septime Sévère, Dion gagna l'affection du nouveau maître par l'écrit dont nous avons parlé[2] ; écrit bien futile, à en juger par un passage qui en est

  1. Cf. p. 1, et pour les détails Reimar, 1. 1. § 7, t. VII, p. 521, éd. de Sturz.
  2. Cf. § I, p. II.