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LES VITRAUX

qui lui est le plus connu, a pu mettre Iui-même la main à une des œuvres qui lui ont été le plus cher.

Jean Cousin n’a peut-être fait à Montfort que ce seul tableau qui soit vraiment irréprochable dans toutes ses parties et qui contienne la leçon d’un maitre et les signes auxquels on se plait à le reconnaître : les motifs d’architecture, la végétation, etc., et cette clarté dans l’attitude, et l’importance de l’atmosphère sur laquelle vibre la silhouette des figures. Ce vieux tableau a été comme un précurseur de notre paysage français.

Cette composition est ce qu’il y a de plus sobre et de plus vigoureux dans la peinture du vitrail, et tout en a été calculé pour le plus grand effet par un homme des plus expérimentés. Que l’œuvre soit de Cousin lui-même ou de l’un de ses meilleurs élèves, elle ne porte pas de signature plus que les autres, et pour cause. Comme l’inscription : Temple de la raison, qui se lit encore sur le mur de l’église de Montfortle-Brutus, le verre fragile de la Tentation dans le désert conserve le souvenir d’une autre époque troublée.

La conception du diable en robe de moine appartient bien à la première moitié du xvi° siècle. Jean Cousin est l’auteur d’une des premières typographies françaises parues à celte époque et devenue rarissime (1540, Janot), où le diable est représenté dans la même scène avec un chapelet à gros grains pendant à gauche sur sa robe monastique. Îl n’y avait qu’à le montrer dans la position inverse pour faire passer le reste et que la robe du moine pût passer pour celle d’un docteur.

Déposé juin 1852, replacé février 1853. Réparations modérées.