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L’ÉGLISE DE MONTFORT-L’AMAURY

Enfin, sur une montagne, Satan montre à Jésus la ville et ses nombreux monuments, puis la campagne fertile, en lui disant : Je te donnerai tout cela si tu m’adores. Jésus répond avec indignation : Retire-toi, Satan ! On ne doit servir et adorer que Dieu seul. Le diable, confondu, s’élance alors. renonçant à tout déguisement et déployant ses ailes de chauve-souris.

Dans l’amortissement, on voit un ange qui, après la fuite du malin esprit, offre à Jésus un pain et tient un vase pour lui servir à boire.

Cette verrière n’est pas datée et l’on doit regretter la disparition d’une inscription latine dont il existait encore des fragments en 1834.

Elle est universellement admirée pour la simplicité de la composition et l’importance donnée au paysage et au ciel. C’est un tableau qui pourrait être reproduit sur toile presque sans modifications. Elle a trouvé grâce devant M. Didron, qui admire surtout la figure du diable, « vénérable docteur dont la mine affilée, le menton pointu, le front haut et large feraient honneur à plus d’un logicien ». M. Palustre trouve que c’est un vrai dessin de tapisserie aux teintes douces et légères. M. Merson dit que le manque de verre rouge rend la tonalité monotone et triste. M. Le Chenetier le proclame un chef-d’œuvre de Jean Cousin, auquel d’ailleurs il attribue plusieurs autres verrières de l’église.

À propos de cette attribution, j’ai voulu consulter un de nos maitres, M. Auguste Racinet, auteur du Costume historique et de l’Ornement polychrome, qui, avec M. Didot, a étudié dans le plus grand détail l’œuvre de Jean Cousin. 11 me répond, à la date du 30 juin 1891 :

Les vitraux de Montfort offrent un champ d’étude incomparable. Mais, outre que je suis loin de savoir à quelles mains je dois les attribuer, étant peu connaisseur de la spécialité, je ne vois entre tous qu’un seul vitrail qui me paraît digne de Jean Cousin, qui, peintre verrier, de l’état d’origine