faible poids. La chapelle Saint-Laurent en offrait à Montfort un second exemple. À l’extérieur et dans sa partie basse, ce clocher, probablement souvent remanié, n’offrait qu’une surface sans moulures, couverte d’un enduit de chaux. Il s’ouvrait sur le chœur et sur la nef par des arcades ogivales, d’une grande simplicité, de 7 mètres environ de haut sur 5 d’ouverture. Sous ce clocher, une voûte sur croisée d’ogives, était portée par quatre groupes de cinq colonnettes dont deux du côté nord sont encore en place (Pl. IV et XV).
Comme il n’est pas possible de faire remonter cette architecture au milieu du xie siècle, on peut proposer l’explication suivante : Le clocher primitif avait été beaucoup plus dégagé dans le vaisseau ; mais le projet d’y suspendre de lourdes cloches aurait amené, au xiie siècle, à le consolider par une voûte à mi-hauteur. L’élévation de la base des colonnettes à 1 mètre et demi au-dessus du carrelage, plus élevé lui-même que le sol environnant pose de plus le problème de l’existence d’une crypte sous l’ancien chœur. Au-dessus de la tour romane, dont la partie supérieure se voit au nord de l’église, s’élevait une haute flèche de charpente que nous avons encore vue en 1847 (Pl. XIV).
Le comté de Montfort fut fort malheureux au xive et au xve siècle. Appartenant au duc de Bretagne souvent en guerre avec le roi de France, il était alors mis sous la main des baillis royaux, qui ne le ménageaient guère. De plus, il avait été pendant plus d’un siècle exposé aux ravages des bandes anglaises, ce qui l’avait rendu en partie désert. Une ère plus heureuse s’ouvrit pour lui, lorsqu’en 1491, Anne, duchesse de Bretagne et comtesse de Montfort, devint reine de France.
La ville de Montfort à moitié détruite, se repeupla et rebâtit ses maisons ; le château démantelé fut reconstruit en partie ; enfin l’église étroite et délabrée, dut être remplacée par une autre plus grande et beaucoup plus belle. À défaut de témoignage direct, l’ampleur du plan, tracé dès lors et
