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Aristoxène croit aussi que s’il fut peu célèbre cela tient à ce qu’il eut pour patrie non une grande ville, mais un bourg complétement ignoré. De là vient, selon lui, l’erreur de quelques auteurs qui ont mis sur le compte de Pisistrate le tyran ce qui était relatif à Myson. Il fait pourtant une exception pour Platon qui cite Myson dans le Protagoras et le met au rang des sages, à la place de Périandre.

Myson disait que ce n’est pas dans les mots qu’il faut chercher l’intelligence des choses, mais dans les choses celle des mots, parce que les mots sont subordonnés aux choses et non les choses aux mots.

Il mourut à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans.





CHAPITRE X.


ÉPIMÉNIDE.

Épiménide était fils de Phestius, suivant Théopompe et beaucoup d’autres auteurs. Quelques-uns cependant le disent fils de Dosiade, d’autres d’Agésarcus. Il était originaire de Gnosse, en Crète ; mais comme il laissait croître ses cheveux, contrairement à l’usage de sa patrie, il ne paraissait pas être de ce pays. Son père l’ayant un jour envoyé aux champs chercher une brebis, il s’écarta du chemin, sur le midi, et entra dans une caverne où il dormit cinquante-sept ans. À son réveil, il se mit à chercher autour de lui sa brebis, croyant n’avoir dormi que peu de temps, et, ne la trouvant pas, il retourna aux champs. Tout y avait changé de face ; la propriété avait passé en d’autres mains. Étonné, hors de lui, il revient à la ville ; il entre