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Il ne pouvait comprendre que les Grecs, dont les lois punissaient toute espèce de violence, honorassent les athlètes pour les coups qu’ils se portaient. Ayant appris que l’épaisseur d’un navire n’était que de quatre doigts : « Alors, s’écria-t-il, quatre doigts seulement séparent les navigateurs de la mort. » Il disait que l’huile est une drogue qui rend fou, puisque les athlètes, après s’en être frottés, deviennent furieux les uns contre les autres.

« Comment se fait-il, disait-il quelquefois, que les Grecs qui défendent le mensonge, mentent publiquement dans les tavernes ? »

Il s’étonnait de voir les Grecs boire dans de petites coupes au commencement des repas, et dans de grandes lorsqu’ils étaient rassasiés.

Ses statues portent cette inscription :

Commandez à votre langue, à votre ventre et à l’amour.

Quelqu’un lui ayant demandé si les Scythes connaissaient l’usage de la flûte, il répondit qu’ils ne connaissaient pas même la vigne[1].

On lui demanda une autre fois quels étaient les navires les plus sûrs : « Ceux, dit-il, qui sont entrés au port. »

Ce qui l’avait le plus étonné chez les Grecs, disait-il, c’est qu’en apportant le bois à la ville ils laissaient la fumée dans les forêts.

Quelqu’un voulait savoir de lui si les vivants étaient plus nombreux que les morts. « Dans quelle classe, dit-il, placez-vous les navigateurs ? »

Un habitant de l’Attique lui ayant reproché d’être

  1. C’est-à-dire : Il ne convient qu’à des gens ivres de danser au son de la flûte, et les Scythes ne connaissent pas l’ivresse.