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Alcée donne à Pittacus divers surnoms : il l’appelle cagneux, parce qu’il avait les pieds plats et traînait la jambe ; pied percé, parce qu’il avait des engelures aux pieds ; bouffi, à cause de son orgueil ; ventru et enflé, parce qu’il était gras ; oiseau de nuit, parce qu’il soupait sans lumière ; fumier, parce qu’il était sale et malpropre. Il s’exerçait habituellement à moudre du blé, suivant Cléarque le philosophe. On a de lui la lettre suivante :

PITTACUS À CRÉSUS.

Tu m’engages à aller en Lydie contempler ton bonheur. Je crois facilement, même sans l’avoir vu, que le fils d’Alyatte est le plus riche des rois. À quoi me servirait donc d’aller à Sardes ? Je n’ai pas besoin d’or ; car ce que je possède me suffit, à moi et à mes amis. J’irai cependant, afin de jouir de ton hospitalité.




CHAPITRE V.


BIAS.

Bias, de Priène, fils de Teutamus, est mis par Satyrus à la tête des sept sages. Quelques auteurs assurent qu’il appartenait à la noblesse de Priène ; mais Duris dit au contraire qu’il y était étranger. Phanodicus rapporte qu’il racheta de jeunes Messéniennes captives, les éleva comme ses enfants, les dota et les renvoya à Messène auprès de leurs parents. C’est à la même époque que des pêcheurs trouvèrent sur les côtes de l’Attique, comme on l’a vu plus haut, un trépied d’airain avec cette inscription : Au plus sage. Ces jeunes filles se présentèrent alors à l’assemblée,